Interview d'une jeune politicienne dynamique
À l’occasion du 30ème anniversaire de la HEG-FR, une journée de festivité s’est déroulée le samedi 21 mai. Divers colloques et ateliers étaient au programme, ainsi qu’une séance plénière à laquelle la conseillère aux États fribourgeoise a pris la parole. Ancienne étudiante fréquentant les bancs de la HEG, elle a obtenu son diplôme d’économiste en 2011. En 2019, elle devient, la première femme fribourgeoise élue au Conseil des Etats et la plus jeune conseillère aux États.
Fribourgeoise depuis toujours, je me considère comme chanceuse de vivre dans un pays comme la Suisse et me suis rapidement engagée en politique, avec l'espoir de servir notre pays et de tout faire pour que les générations futures puissent encore et encore davantage profiter de l'égalité des chances. Ici, la liberté de choix est davantage liée à la détermination, au travail, aux informations à disposition...qu'à l'origine sociale ou culturelle. Cette égalité des chances symbolise bien mon parcours puisqu'il aurait été sans doute bien différent dans un autre pays où la formation et la politique ne sont pas autant accessible pour toutes et tous qu'en Suisse. Changeons de domaine pour en venir à la vie privée: je suis mariée et maman d'une petite fille et mon temps libre est surtout consacré à la famille et les amis, en plus de la montagne que j'adore pour pratiquer différents sports et sans oublier la source de beaucoup de plaisirs, les voyages!
Des souvenirs qui m'ont guidée dans mes choix professionnels et qui m'ont aidée à m'entourer. C'était principalement les échanges avec des professeurs qui avaient une expérience dans le monde du travail et ce lien avec le monde professionnel est clairement une plus-value. Et des souvenirs qui m'ont construite. C'est le cas de toutes les amitiés créées, des liens tissés et des contacts qui perdurent.
Oui et c'était nécessaire car la pratique m'est nécessaire pour apprendre et me souvenir. À cette époque, un professeur à la HEG m'avait dit, "tu peux tout faire, mais pas tout en même temps". Et le temps lui a donné raison. Il est possible de tout faire mais il faut parfois se soumettre à certains choix et à une priorisation des activités. Pour répondre directement à votre question, comment concilier? Avec une grande rigueur, une bonne organisation et bien sûr une priorisation des activités. Autre point essentiel, le soutien des proches puisqu'on va parfois plus vite seule mais certainement beaucoup plus loin avec du soutien.
Pour la petite histoire, mon slogan en 2011 lorsque j'étais candidate au Conseil national sur la liste jeune était "permis de concilier travail et famille". En y ajoutant la politique, je pensais que cela resterait un rêve. Les combats passés pour l'égalité et les soutiens politiques en faveur de la conciliation ont rendu ce rêve possible et je suis reconnaissante de faire partie de cette génération pour qui c'est possible. Les mesures de conciliation sont une partie de la solution. La participation du conjoint en est une grande partie aussi, d'où l'importance de l'égalité autant pour les femmes que pour les hommes. Et il faut aussi une bonne dose de flexibilité et parfois accepter son sort lorsque le planning est vraiment chargé. Mais le bonheur d'avoir une famille compense largement les efforts nécessaires pour la conciliation.
Très honnêtement, j'apprends davantage l'allemand à Berne de par ma fonction de Conseillère aux Etats et Vice-présidente du PLR suisse que lors de mon séjour à Freiburg (DE). Cela étant, j'avais fait deux séjours à l'étranger durant l'année qui a suivi la fin de mes études à la HEG: d'abord à Freiburg, puis à Vancouver et ce fut de belles expériences et un bon moyen de connaître d'autres cultures, d'autres méthodes d'apprentissage, et aussi d'autres systèmes politiques.
Dans l'ensemble, la diversité et la complémentarité autant des cours que des professeurs est très positive. Avec le recul et surtout en ayant des contacts avec des personnes actives dans le monde financier ou à la tête d'entreprise, il me semble qu'une meilleure connaissance de la politique et de l'histoire de notre pays faciliterait parfois la bonne marche des affaires et la compréhension des procédures et décisions politiques.
Il y a toutes les connaissances acquises bien sûr, mais aussi et surtout, la persévérance dans le travail et la rigueur dans l'organisation.
Sans avoir la prétention de pouvoir donner des conseils, j'en partage volontiers un que je tente autant que possible d'appliquer de mon côté. Travailler autant que possible pour avoir le moins possible l'impression de travailler à l'avenir et surtout avoir du plaisir dans son activité professionnelle.