27 avr. 2018
Aborder le sujet de la surdité d’une manière différente : c’est le défi qu’un groupe d’étudiants en dernière année de Bachelor à la Haute école de gestion Fribourg s’est lancé pour l’option « Social Media ». Jenny Taillens, Titouan Chiquet, Lea Wipraechtiger, Leïla Bersier et Diane Uehlinger répondent à nos questions.
HEG-FR : Vous avez décidé de relever ce challenge sur une thématique qui vous tenait à cœur. C’est sur les réseaux sociaux de la HEG-FR que vous avez fait suivre le déroulement de votre projet. Quel message avez-vous voulu transmettre ?
« Entamer un projet sur un sujet tel que celui-ci demande un temps de réflexion d’autant plus qu’une élève sourde a rejoint la nouvelle volée d’étudiants à la rentrée 2017. C’est pourquoi, avant de débuter, nous avons pris contact avec elle afin de lui parler de notre idée. Elle a accepté avec un grand enthousiasme de collaborer et même de participer à notre projet ! Grâce à cette bonne nouvelle, nous avons pu immédiatement nous atteler à la tâche et élaborer notre concept : plonger en immersion les internautes dans le monde de la surdité au fil des différents épisodes que nous allions publier. Notre but étant de confronter les internautes à des situations quotidiennes d’une personne sourde en y supprimant un élément : le son.
Lors de la publication de nos vidéos sur les réseaux sociaux, nous ne nous attendions pas à un tel impact ! Elles ont très rapidement été « likées », commentées et même partagées, notamment par la Fédération Suisse des Sourds. La thématique de la surdité est donc, comme les retombées de notre projet l’indiquent, un sujet très controversé et touche une très grande communauté. C’est pourquoi, nous recommandons à tous de s’informer et d’être proactif afin de ne pas oublier qu’il y a finalement une seule différence entre les personnes entendantes et sourdes : l’ouïe. Nous tenons à préciser que ce projet n’aurait pas pu voir le jour sans la collaboration de plusieurs personnes et en particulier de Madame Diane Uehlinger qui a été pour nous tous, de par sa force et sa joie de vivre, une source d’inspiration. »
La vie quotidienne dans un monde silencieux
« Tout d'abord, nous avons voulu mettre les internautes dans la peau d’une personne sourde dans une activité quotidienne pour beaucoup d’entre nous : prendre les transports en commun. Une activité bruyante pour les personnes entendantes cependant, les personnes sourdes la vivent différemment ».
Les études à l'aide de l’interprète
« Cette fois-ci, nous nous retrouvons en plein de cours d’économie et société dispensé par Monsieur Guisolan, à la Haute école de gestion. Au fur et à mesure, la voix de l’enseignant s’atténue jusqu’à disparaître complètement. L’élève sourde se trouve face à l’interprète et se concentre sur ses gestes bien que cela soit difficile de garder son attention sur une personne durant 1h30 de cours. Comme il lui est impossible de prendre des notes en même temps, c’est une collègue de sa classe qui lui remet ses prises de notes. »
« Monsieur Guisolan nous explique en quoi la présence d'une personne sourde change la manière d'enseigner : " En amont d’une leçon, et plus particulièrement dans le cas de la projection d’un film, j'ai pu me rendre compte qu'il fallait préparer le contenu avec les interprètes. Pendant le cours, il faut rester dans les limites des sujets annoncés. Après le cours, un coaching spécifique avant les examens me paraîtrait judicieux" »
Interview avec Madame Diane Uehlinger
Pour la vidéo finale, nous dévoilons l’identité de l’élève sourde lors d’une interview afin de mieux comprendre son parcours. Madame Diane Uehlinger s’exprime sur son passé ainsi que sur son quotidien à la HEG-FR. La voix que vous entendez est celle de l’interprète qui était présente avec nous au Cyclo café. Vous y trouverez l’intégralité de l’interview avec les sous-titres.