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L'actualité de la HEG-FR

Entrepreneuriat: la Suisse au 8e rang de l'indice NECI du GEM

16 févr. 2023

La Suisse s’est classée au 8e rang de l’indice national du contexte entrepreneurial (NECI) du Global Entrepreneurship Monitor (GEM). C’est l’une des conclusions du rapport mondial du GEM 2022/2023, intitulé Adapting to a New Normal, publié aujourd’hui en collaboration avec la Haute école de gestion Fribourg.

En 2019, avant la pandémie, la Suisse était en tête du nouveau classement des scores globaux du cadre entrepreneurial avec un score de 6,1. La période de pandémie a entraîné une certaine détérioration de ce score, qui est passé à 5,4 (10e) en 2020, puis à 5,5 en 2021 (neuvième). L’année 2022 a marqué une certaine reprise du score global de la Suisse, qui est passé à 5,8. L’amélioration des scores de l’environnement entrepreneurial d’autres économies a toutefois eu pour effet que la Suisse ne se classe qu’au huitième rang des 51 économies du GEM en 2022.

Le contexte entrepreneurial analysé selon 13 caractéristiques

Comme indiqué dans le rapport mondial GEM 2022/2023 intitulé Adapting to a New Normal (publié aujourd’hui), le GEM définit le contexte entrepreneurial d’une économie particulière en fonction de 13 caractéristiques, appelées les conditions-cadres de l’entrepreneuriat ou Entrepreneurship Framework Conditions (EFCs) en anglais :

  1. Financement entrepreneurial : il y a suffisamment de fonds pour les nouvelles start-ups ;
  2. Facilité d’accès au financement entrepreneurial : ces fonds sont faciles d’accès ;
  3. Politique gouvernementale — Soutien et pertinence : les programmes promeuvent et soutiennent les start-ups ;
  4. Politique gouvernementale — Taxes et bureaucratie : les nouvelles entreprises ne sont pas surchargées ;
  5. Programmes gouvernementaux d’entrepreneuriat : des programmes de soutien de qualité sont largement disponibles ;
  6. Éducation entrepreneuriale à l’école : les écoles introduisent des idées entrepreneuriales ;
  7. Éducation entrepreneuriale aux écoles supérieures : les universités et hautes écoles proposent des cours sur la création d’entreprise ;
  8. Transferts de recherche et développement : la recherche est facilement transférée à de nouvelles entreprises ;
  9. Infrastructure commerciale et professionnelle : des services de qualité sont disponibles et abordables ;
  10. Facilité d’entrée – Dynamique du marché : les marchés sont libres, ouverts et en pleine croissance ;
  11. Facilité d’entrée – Fardeaux et réglementations : les réglementations encouragent et ne limitent pas l’entrée ;
  12. Infrastructure physique : de bonne qualité, disponible et abordable ;
  13. Normes sociales et culturelles : encourager et célébrer l’entrepreneuriat.

Les résultats du NECI sont basés sur les scores des conditions-cadres pour chacune des 51 économies participant au GEM. Au moins 36 experts, souvent plus, sont sélectionnés pour leur expertise par l’équipe nationale du GEM et approuvés par le GEM pour évaluer les déclarations qui composent les scores. Comme les mêmes questions sont posées dans toutes les économies, les scores peuvent être comparés entre les pays.

Éducation entrepreneuriale : un score problématique

Au cours de la période 2021-2022, la Suisse a augmenté ses scores dans neuf conditions-cadres, la formation entrepreneuriale post-obligatoire représentant la plus forte augmentation. Cependant, malgré un score de redressement post-COVID honorable de 6,5, bien suffisant, et 10e sur 51 économies, la Suisse continue d’avoir son score global tiré vers le bas par des scores médiocres pour l’éducation entrepreneuriale à l’école et pour la facilité d’entrée : dynamique du marché. Dans cette dernière condition-cadre, la Suisse s’est classée 45e sur 51 économies, ce qui contraste fortement avec les 10 conditions-cadres pour lesquelles elle s’est classée 10e ou mieux.

« Dans une économie où six conditions-cadres ont obtenu un score de 6 ou plus, un score de 3,8 pour la facilité d’entrée : dynamique du marché et de 3,6 pour l’éducation entrepreneuriale à l’école est à la fois problématique et incohérent », a déclaré Rico Baldegger, directeur et professeur de stratégie, d’innovation et d’entrepreneuriat à la Haute école de gestion Fribourg (HEG-FR), Suisse et responsable de l’équipe GEM Suisse.

Le NECI du GEM : un outil stratégique pour les décideurs politiques

« Les EFCs sont issues de plus de deux décennies de recherche, d’expérience et de connaissances du GEM », a déclaré Aileen Ionescu-Somers, directrice exécutive du GEM. « L’état des EFCs peut encourager et permettre, ou décourager et contraindre, à la fois les nouvelles initiations et toute croissance et développement ultérieurs. La qualité des EFCs est directement influencée par la politique gouvernementale, et par conséquent le NECI du GEM peut être un outil stratégique pour les décideurs politiques qui cherchent à cultiver l’esprit entrepreneurial, à construire un écosystème d’entrepreneuriat robuste et à autonomiser les entrepreneurs. »

À propos du GEM

Le Global Entrepreneurship Monitor (GEM) est un consortium d’équipes nationales, principalement associées aux meilleures institutions universitaires, qui mène des recherches basées sur des enquêtes sur l’entrepreneuriat dans le monde entier. Le GEM est la seule source de recherche mondiale qui collecte des données sur l’entrepreneuriat directement auprès d’entrepreneurs individuels ! L’enquête sur la population adulte (APS) du GEM fournit une analyse des caractéristiques, des motivations et des ambitions des individus qui créent des entreprises, ainsi que des attitudes sociales à l’égard de l’entrepreneuriat. L’enquête Nationale auprès des Experts (NES) examine le contexte national dans lequel les individus créent des entreprises.

En chiffres, le GEM c’est :

  • 24 ans de données ;
  • Plus de 3 600 000 entretiens dans le cadre de l’enquête GEM sur la population adulte depuis 1999 ;
  • Plus de 173 000 répondants à l’enquête sur la population adulte 2022 ;
  • Plus de 2 000 entretiens d’experts pour l’enquête nationale d’experts GEM 2022 ;
  • Plus de 120 économies depuis 1999 ;
  • Plus de 370 spécialistes de la recherche en entrepreneuriat (membres des équipes nationales GEM) ;
  • Plus de 300 institutions académiques et de recherche ;
  • Plus de 200 institutions de financement ;
  • Plus de 1 000 publications dans des revues à comité de lecture.

Le GEM a débuté en 1999 en tant que projet conjoint entre le Babson College (États-Unis) et la London Business School (Royaume-Uni). Le consortium est devenu la source d’informations la plus riche sur l’entrepreneuriat, publiant chaque année une série de rapports mondiaux, nationaux et thématiques. www.gemconsortium.org